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Les Cambodgiens cultivent du poivre depuis l’époque de l’empire khmer, soit depuis plus de 1 000 ans. Bien que de nombreux Occidentaux n’aient jamais entendu parler de la ville de Kampot, la qualité du poivre noir de la région l’a rendu célèbre auprès des cuisiniers professionnels et des amateurs de cuisine du monde entier.
Un émissaire chinois nommé Zhou Daguan a documenté les débuts de la culture du poivre de Kampot au XIIIe siècle. Une grande partie de ce que nous savons de l’histoire du Cambodge antique provient de ses écrits.
La ville de Kampot aurait été découverte par les Européens au XIXe siècle grâce à son port. Les navires marchands transportaient des cargaisons du monde entier pour faire du commerce à Kampot. Le poivre de Kampot était également expédié à partir de là. La production de poivre de Kampot s’est intensifiée pendant la guerre d’Aceh en Indonésie. Le sultan d’Aceh préféra brûler les plantations de poivre plutôt que de les laisser aux Hollandais.
Le poivre de Kampot était particulièrement apprécié des chefs cuisiniers parisiens au début et au milieu du XXe siècle. Le pic de production est survenu vers les années 1930 et les deux décennies qui ont suivi. En 1928, la majeure partie du poivre consommé en France provenait de Kampot. Tout au long des années 1960, 8 000 tonnes de poivre étaient récoltées chaque année.
Le poivre de Kampot restera très rentable pour les agriculteurs et les commerçants jusqu’à l’arrivée des Khmers rouges et le début de la guerre civile dans les années 1970. Le pays s’est alors tourné vers la culture du riz plutôt que vers des produits de luxe comme le poivre. À la fin des années 1990, seules 4 tonnes de poivre de Kampot étaient récoltées chaque année. Ces vingt dernières années, les agriculteurs se sont remis à cultiver du poivre de Kampot à partir de plantes poussant à l’état sauvage.
Le poivre de Kampot connaît aujourd’hui un regain d’intérêt, car le monde entier redécouvre ce qui était autrefois considéré comme le meilleur poivre noir du monde. En 2009, le poivre de Kampot a reçu le label Indication géographique protégée.
Profil aromatique du poivre de Kampot
Le poivre de Kampot appartient à la famille des Piper nigrum, dont sont issues toutes les variétés de poivre noir, mais il est connu pour son caractère extraordinairement piquant. Il se caractérise par des notes florales et des arômes d’agrumes, et on dit que sa saveur persiste sur la langue plus longtemps que celle des autres poivres noirs.
Bienfaits du poivre de Kampot sur la santé
Le poivre de Kampot étant de la même famille que le poivre noir ordinaire, sa composition nutritionnelle et ses bienfaits pour la santé sont similaires. Le poivre de Kampot est une bonne source de (1) :
- Vitamine K : à l’instar de tout autre poivre noir, le poivre de Kampot est une excellente source de vitamine K, qui est liposoluble. Votre corps utilise la vitamine K pour la formation des os et pour faciliter la coagulation du sang.
- Minéraux : le poivre de Kampot est riche en divers minéraux, notamment en fer et en potassium, mais il est une source particulièrement intéressante de manganèse et de fer.
Outre ses effets potentiels sur la santé des os et la coagulation du sang, le poivre de Kampot peut aider à traiter ou à prévenir certains problèmes de santé tels que (2) :
- Cancer : le poivre de Kampot renferme des antioxydants qui aident à inverser les dommages causés par les radicaux libres. Par conséquent, le poivre de Kampot pourrait contribuer à prévenir certains types de cancer, bien qu’aucune recherche n’ait été menée spécifiquement sur cette variété de poivre.
- Mauvaise digestion : la consommation de poivre de Kampot contribuerait à augmenter la production de certains sucs digestifs qui aident à mieux digérer les aliments.
Utilisations culinaires du poivre de Kampot
Le poivre de Kampot est utilisé dans les recettes cambodgiennes traditionnelles comme le crabe Kampot et est considéré comme un assaisonnement exceptionnel pour les fruits de mer en raison de sa saveur d’agrumes.